Construite par un souverain turc des Qara Qoyyunlu ou « Moutons Noirs », Djahân Shâh (1439-67), achevée en 1465, la Mosquée Bleue de Tabriz se visite surtout pour son décor en mosaïque de céramique émaillée, l’un des plus beaux d’Iran. Le plan de la mosquée présente, par rapport aux plans habituels des mosquées dites persanes (une grande cour à ciel ouvert, bordée de salles de prières hypostyles, d’iwans et d’une salle à coupole), un plan inhabituel, qui s’expliquerait par le climat rude de la région : une grande salle à coupole est entourée sur trois côtés (nord, est, ouest) de galeries surmontées de voûtes ou de petites coupoles. Au nord, la mosquée est flanquée d’un portail d’entrée, admirablement décoré ; au sud, du mausolée à coupole de Djahân Shâh, autrefois tapissé de céramiques au bleu profond rehaussé de motifs peints en or. Dans la robe d’émail qui pare le portail et les murs intérieurs, les nuances de bleu prédominent, accompagnées de noir, de vert, de brun-rouge, d’or. Les motifs, aux lignes parfois en relief, sont essentiellement floraux, reprenant ou s’inspirant, sur un mode stylisé ou abstrait, de motifs chinois (œillets, pivoines, arbres, paon, phénix). La mosquée Bleue fut gravement endommagée par un tremblement de terre en 1779, laissée en ruine pendant plus de 150 ans (comme en témoignent les images d’archive ci-dessous), et restaurée à plusieurs reprises au XXe s.
La Mosquée Bleue à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle
Le portail d'entrée.
La salle de prière.
Les deux gravures sont tirées de Jane Dieulafoy, La Perse, la Chaldée et la Susiane, Paris, Hachette, 1887.
Les deux photographies en Noir & Blanc sont tirées de Ernst Diez, Die Kunst der islamischen Völker, Berlin-Neubabelsberg, Akademische Verlagsgesellschaft Athenaion, 1915.
Le portail d’entrée
La salle de prière
Le mausolée
Photographies : Patrick Ringgenberg