Au VIIe siècle, des membres de la famille royale sassanide, principalement des femmes, fuyaient les conquérants arabes. Acculés, ils furent sauvés par un miracle: ils disparurent dans la montagne, un rocher ou une grotte. Quelques siècles plus tard, leurs lieux de disparition furent redécouverts par un berger ou un enfant, inspiré par une vision, et devinrent l’objet d’un pèlerinage annuel, entre juin et août. Dans la province de Yazd, on compte six lieux saints, généralement construits au pied d’une montagne: Pir-e Sabz, Pir-e Nâraki, Seti Pir, Pir-e Bânu Pârs, Pir-e Nârestuneh, Pir-e Herisht.
Isolé dans une région désertique et majestueuse près d’Ardakân, Pir-e Sabz ou Chak Chak est le plus important. C’est à cet endroit, dit la tradition, qu’une fille du dernier roi sassanide Yazdegerd III trouva refuge. Pourchassée par les Arabes, elle pria Ahura Mazda de la protéger. La montagne s’ouvrit alors et se referma sur elle. Plaqué contre la montagne, le site se compose d’une grotte mi-naturelle mi-artificielle entourée de bâtiments pour l’accueil des pèlerins qui s’y rendent chaque année en été. A l’entrée du sanctuaire, surplombé par un grand arbre, deux lanciers achéménides sont figurés sur la porte en métal. Fermée par une demi-coupole, la cavité rocheuse forme une seule salle, que bordent un couloir et une petite pièce, tous deux ouverts sur le sanctuaire. Au fond de la grotte, dans une forme de niche, brûlent trois bougies (lumières de la bonne action, de la bonne parole et de la bonne pensée); au centre, une bûche se consume sur un autel du feu, symbole de la lumière divine, immuable et pure.
La route vers Chak Chak.
Vue générale du site.
Les édifices destinés aux pèlerins.
La grotte.
L'entrée de la grotte.
L'intérieur de la grotte.
Vue depuis le sommet du site.
Photographies : Patrick Ringgenberg